Après une vie d’apprenti-moine, de théologien et de prêtre, Maxime Morand entame une deuxième carrière dans les ressources humaines et le coaching, d’abord en rejoignant différentes banques, puis en créant «provoc-actions», société active dans le leadership development. Pour le Séminaire romand, il a utilisé sa «carte blanche» pour parler de la motivation de la classe moyenne.

Nous sommes sortis de la classe moyenne! Nos parents souhaitaient que leurs enfants connaissent davantage de progrès. Or, personne n’a appris aux gens à gérer les césures de la vie, telles que les divorces ou la perte d’un emploi. La protection du cercle qui a trait aussi bien au budget ou à la planification de l’entreprise qu’au rituel du couple ne fonctionne plus très bien.

La classe moyenne vise le paradis, mais le ciment s’est défait. Il faudra aussi apprendre à changer d’emploi au long de sa carrière. La mort étant selon Sartre le néant, il a fallu inventer les vacances pour combler ce vide. L’âge d’or du bon vieux temps, ou du moins son image, se trouve en opposition avec la perception du moment qui voit notre monde souffrir d’une déglingue générale: aujourd’hui, le divertissement, avec Internet, a envahi le travail.

Donc, la classe moyenne est explosée. Dans ce schéma, il faut entrer dans le système de la fermeture éclair, suite de pleins et de vides. C’est cela qui créée du sens et c’est son absence qui fait des dégâts, entraînant un manque de recul. À la hiérarchisation des choses a succédé la désorganisation qui a introduit trois règles: premièrement, chacun imite chacun; deuxièmement, on tient ses distances; troisièmement, on se range au milieu. Les marqueurs s’estompent, les différences sociales s’effacent: le deuxième pilier va éclater. Obligatoirement, nous allons retourner vers une solidarité dans la rémunération.

Le publicitaire Simon Sinek, auteur du Cercle d’or de la motivation humaine décèle que la classe moyenne a été destructrice du «why?», du pourquoi et donc du sens et de la passion. Le «why?», figure au centre du cercle, est entouré du «how?» (comment?) et du «what?» (quoi?), moins essentiels. La politique et les gouvernements ont à remettre le «why?» au goût du jour. Ils ont à travailler sur les destins de leurs peuples. À eux trois, le «what?» le «how?» et le «why» forment l’expérience. Or celle-ci et le «why?» ont subi une destruction.