L’innovation est un facteur important de succès pour les économies hautement compétitive de la globalisation. Comprendre les mécanismes sous-jacents au processus nationaux d’innovation peut donc donner un avantage certain à la compétitivité du pays. Un acteur clé de ce domaine est l’industrie du «Capital-risque». En effet, cette industrie finance justement une partie risquée du processus : celle de la création des nouvelles entreprises innovantes. Dès lors, comment mieux connaître ce marché qu’un interrogeant les acteurs de celui-ci. Tel est le propos de cette étude.

Trois éléments clés sont ainsi énumérés dans l’étude :

1. Il n’y a pas un manque flagrant d’argent dans le capital-risque en Suisse d’après les investisseurs interrogés. Cela ne veut pas dire que dans les premiers stades de développement des start-ups, il n’y ait pas, de cas en cas, une pénurie de financement important (capital d’amorçage et de démarrage) mais il est seulement dit que ce n’est pas le problème principal. Cette déclaration est en opposition flagrante avec les déclarations politiques qui souvent, revendiquent une intervention des pouvoirs publics dans le processus de prise de risque financier  – soit directement aux entreprises, soit indirectement par des incitations fiscales pour le capital-risque.

2. Le principal problème du marché suisse de capital-risque est aux yeux des investisseurs interrogés, l’insuffisance de la qualité du «deal flow». Il n’y a pas assez de projets d’investissement suffisamment intéressants. Cela tient au fait de l’exiguïté du marché et à la faiblesse de la prise de risque des innovateurs. D’autre part, le potentiel d’innovation collaboratif de la triade «formation/recherche/transfert technologique» en dépit de quelques réussites positives, n’a pas encore été suffisamment poussé de manière plus agressive et plus orientée vers une créativité combinant marché/design et connaissance.

3. Le modèle linéaire du processus d’innovation (recherche fondamentale d’abord, puis recherche appliquée et enfin produit commercial) est devenu obsolète. La réduction des cycles d’innovation, l’augmentation des coûts de l’innovation, la concurrence internationale accrue ont changé la donne. Désormais, on parle de systèmes d’innovation, de réseaux diversifiés, d’interactions entre acteurs nationaux et internationaux, de nouvelles formes de coopération, de création non-linéaire de connaissances, etc. Dans l’ère de la globalisation, ce qui est requis c’est un cadre général d’inspiration et d’émulation pour l’action: une société de la création entrepreneuriale.

En conclusion, cette étude tout en décrivant clairement les mécanismes du marché du capital-risque propose une approche nouvelle du processus d’innovation en Suisse inspirée directement par les investisseurs eux-mêmes. Ainsi en donnant la parole à ces derniers, Avenir Suisse tient a relancer le débat pour l’amélioration du système de l’innovation si important pour l’avenir économique et social du pays.