Le système de santé suisse est très bon. Mais aussi (trop) cher. Certains pays ayant une espérance de vie semblable, voire supérieure à celle de la Suisse offrent la même qualité à des prix moindres. L’évolution démographique n’est pas le seul facteur à pousser à la hausse les coûts dans le système de santé. Des intérêts régionaux et un manque de transparence, en particulier en ce qui concerne la planification hospitalière des cantons, empêchent des soins efficaces au-delà des frontières cantonales.

Un grand nombre de petits hôpitaux

Il n’y a guère qu’aux États-Unis et en Norvège que les dépenses par habitant pour la santé sont plus élevés qu’en Suisse. La question s’impose: ces dépenses valent-elles la peine? En Suisse, le nombre des opérations, qui sont par ailleurs de très haute qualité, est supérieur à la moyenne (taux de césariennes). Pour faire face à cette demande, le système de santé suisse a besoin de beaucoup de personnel. Bien que la Suisse forme tout autant de médecins qu’un pays moyen de l’OCDE, elle doit faire venir de l’étranger de nombreux spécialistes pour assurer l’ensemble des prestations médicales. Toutefois, des comparaisons internationales montrent que, à partir d’un certain niveau, les dépenses supplémentaires ne sont plus profitables.

Un facteur de coûts déterminant est la configuration des hôpitaux: les établissements suisses sont nombreux et petits. Cette situation nuit non seulement à l’efficacité mais aussi à la qualité des prestations. Ainsi, en Suisse, beaucoup de petits hôpitaux proposent des infrastructures onéreuses et un éventail complet de soins. Et pas toujours pour le bien des patients. Beaucoup d’hôpitaux n’effectuent que rarement ou même jamais des opérations de routine et sont peu spécialisés, ce qui rend les chances de réussite plus aléatoires. Il y a une relation entre le nombre de cas et la qualité du traitement, comme l’ont montré bon nombre d’études internationales. Dans ce contexte, il serait préférable de restructurer la configuration hospitalière et d’encourager la concurrence et la coopération intercantonales.

Demande peu élastique et offre croissant

La santé est un bien supérieur: plus le revenu augmente, plus on dépense pour ce bien. À l’inverse, l’offre crée sa propre demande: des médecins ayant des capacités libres exploitent leur statut d’expert face à leurs patients pour les inciter à recourir à d’autres consultations qui sont inutiles. Dans le secteur de la santé, contrairement à ce qui se passe dans l’industrie, le progrès technologique génère donc rarement des «coûts de production» plus bas, mais pousse au contraire ceux-ci à la hausse. Bien que, en comparaison internationale, les Suisses déboursent de façon disproportionnée pour leur franchise, la hausse des prix n’entraîne pas une plus faible demande en soins.

Dans le livre «Idées pour la Suisse», Avenir Suisse ébauche quelques mesures pour contrer la hausse des coûts. Il faudrait à moyen terme limiter le catalogue des prestations offertes par l’assurance de base, par exemple grâce à une évaluation systématique des technologies de la santé. La suppression de la planification hospitalière des cantons et de l’obligation de contracter permettrait de faire obstacle à l’influence politique qui distord le marché. Des mesures à plus long terme concerneraient une redistribution plus conséquente entre les jeunes et les personnes âgées, et supposeraient une redéfinition du principe de l’assurance, comprenant une contribution privée différenciée selon l’âge de l’assuré. De plus, l’assurance maladie pourrait être complétée par la constitution d’un capital: le Medical Savings Account.

Découvrez le poster grâce à la «prezi» ci-dessous qui vous servira de guide dans ce voyage à travers les différents graphiques. Servez-vous des flèches pour avancer ou retourner et du zoom intégré vous permettant de voir les différentes parties plus en détail.

La brochure d’information «avenir actuel» et son poster en supplément «La Suisse malade» sont disponibles pour téléchargement ici. Vous pouvez également les commander directement chez Avenir Suisse, aussi en grande quantité.