Dans une économie mondialisée, l’imposition du revenu du capital joue un rôle important pour l’attrait économique d’un pays. Elle représente donc un pilier central de toute politique de croissance. Dans la toute dernière étude d’Avenir Suisse «Une réforme fiscale pour davantage de croissance en Suisse», Christian Keuschnigg, professeur à l’Université de St-Gall, propose une idée de réforme en profondeur de l’imposition des bénéfices des sociétés et du revenu du capital. Le scénario fiscal de Keuschnigg repose sur l’imposition duale du revenu, qui est déjà appliquée avec succès dans plusieurs pays scandinaves. Ce système prévoit un taux d’imposition plus bas pour le revenu du capital que pour celui du travail, ceci afin de créer un climat plus propice à l’investissement et, à long terme, d’encourager l’emploi. Pour la Suisse, l’imposition duale du revenu pourrait constituer une réponse à l’âpre concurrence que lui livre notamment les nouveaux régimes fiscaux des membres est-européens de l’UE. De même, ce système pourrait y résoudre le problème de la double imposition, critiquée de puis longtemps, du revenu du capital. Le système d’imposition des sociétés développé par Keuschnigg présente aussi l’avantage d’être pratiquement sans influence négative sur les décisions d’investissement ainsi que sur le choix du genre de financement et de la forme juridique. Les calculs de simulation effectués en collaboration avec des experts financiers internationaux montrent que, si les taux sont fixés de manière adéquate, une imposition duale du revenu produit d’importants effets de relance: huit ans environ après son introduction, le produit intérieur brut (PIB) verrait son niveau relevé de près de 2%.