Ursula Andress

Que serait James Bond sans elle ? Dans le premier épisode du célèbre agent secret, James Bond 007 contre Dr No, sorti en 1962, la Vénus d’Ostermundigen émerge avec souplesse de l’écume, en bikini, un coquillage dans chaque main. Il était impensable pour l’époque de dévoiler autant de chair dans un film, mais elle l’habille parfaitement. Première « James Bond girl » de l’histoire, Ursula Andresse a aussi été désignée comme la meilleure de toutes en 2006. La « Meitschi » bernoise est une icône du cinéma qui a su rester simple. La curiosité et l’amour l’ont toujours poussée à larguer les amarres vers d’autres horizons.

Ursula Andress est née le 19 mars 1936. Elle et ses frères et sœurs sont élevés par leur grand-père, horticulteur à Ostermundigen. À l’âge de 17 ans, elle tombe amoureuse de l’acteur Daniel Gélin et le suit à Paris, où elle prend des cours de comédie, de danse et d’anglais. Par la suite, elle travaille comme mannequin à Rome, où elle fait la connaissance de Marlon Brando. Il lui aurait conseillé de devenir actrice. En 1955, Ursula Andress décroche son premier rôle au cinéma et lorgne du côté d’Hollywood. Le succès n’est pas immédiat, mais, après Dr No, le monde est à ses pieds. Elle rencontre les acteurs les plus célèbres… et vit une histoire d’amour avec certains d’entre eux : James Dean, Sean Connery ou Jean-Paul Belmondo. Elle épouse John Derek, avec qui elle restera très liée jusqu’à la mort de l’acteur. En 1980, elle a un fils avec Harry Hamlin. « J’ai eu de nombreux grands amours dans ma vie. Pour chacun d’entre eux, je croyais qu’il serait éternel », a-t-elle déclaré un jour.

Ursula Andress a toujours conservé son indépendance dans sa vie professionnelle. À Hollywood, les acteurs de l’époque s’engageaient habituellement auprès d’une maison de production pour une durée minimale de sept ans. Or, alors que la plupart de ses collègues auraient tout abandonné pour réaliser le rêve d’une carrière hollywoodienne, Ursula rachète le contrat qu’elle avait passé avec la Paramount. Pour elle, rien n’est plus précieux que la liberté.

Jusqu’à nos jours, notre « Ursi nationale » est une personnalité célébrée en Suisse. Elle a joué dans plus de 30 films, a travaillé avec les plus grands noms du cinéma et a posé pour les photographes les plus en vue au monde. Sa dernière courte apparition sur grand écran date de 2005. Aujourd’hui, elle vit dans une propriété des environs de Rome, et, en horticultrice avertie, travaille, ensemence et arrose elle-même son jardin. Elle est restée une originale et partage sa maison avec un boa. Selon ses propres dires, le tourbillon de la célébrité ne lui manque pas du tout. Regardera-t-elle les nouvelles aventures de James Bond ? « Peut-être. En tout cas, le titre d’un des films pourrait être une devise pour moi : meurs un autre jour. Pour l’instant, j’ai bien trop de projets en tête. »

L’ensemble des portraits des pionnières de la Suisse moderne fera l’objet d’une publication dans un livre qui paraîtra à l’automne 2014, édité par Avenir Suisse, les Editions Slatkine et Le Temps. A précommander ici