La politique a de la peine à réformer les assurances sociales. De telles réformes sont impopulaires et l’inactivité a des conséquences qui n’apparaissent qu’à moyen et long terme. Cela incite d’autant plus à remettre à plus tard des mesures essentielles. Il en résulte une stagnation des réformes. Il est donc important de connaître les facteurs de succès qui permettent de vaincre cette stagnation:
# 1 Un échange politique
Les réformes sociales doivent permettre l’échange politique. Celui-ci intègre dans la réforme des éléments qui ne sont certes pas nécessaires pour atteindre l’objectif du changement, mais qui prennent en compte des exigences importantes des opposants dans d’autres domaines. Ainsi, la baisse du taux de conversion en vue d’un financement durable du deuxième pilier pourrait être échangée contre la suppression de la déduction de coordination.
# 2 Priorité aux automatismes
Des automatismes dans les lois pourraient permettre d’anticiper des blocages en cas de décision difficile et de les éliminer par des mécanismes prédéfinis. Ainsi, la politique peut déterminer aujourd’hui déjà comment l’âge de la retraite doit être adapté en cas d’une augmentation importante de l’espérance de vie. La politique reste l’instance de contrôle. Elle décide quand et à quelle vitesse il faut réagir à des changements sociaux potentiels.
# 3 De nouveaux paradigmes
Parfois, les réformes fondamentales sont mieux acceptées que les révisions par petites étapes. Cela est dû au fait que les gains et les pertes immédiats des différents groupes d’intérêts sont moins évidents. Les guerres de tranchée, où chacun protège son petit lopin de terre, peuvent être évitées. Le libre choix de l’institution de prévoyance serait un tel changement de paradigme.
#4 De la nécessité des périodes de transition
La mise en oeuvre des réformes nécessite une longue période de transition. Les personnes concernées doivent pouvoir s’adapter à la nouvelle situation. Ainsi, les employés sur le point de partir à la retraite devraient prolonger leur activité de quelques mois seulement si l’âge de la retraite était progressivement relevé d’1,5 mois par année. Les employés plus jeunes auraient plus de temps pour s’adapter à la nouvelle situation. De plus longues périodes de transition prennent aussi en compte le fait que les citoyens plus âgés participent de façon disproportionnée aux votations.
# 5 Des coûts transparents pour les citoyens
Les réformes sociales ont plus de chances d’aboutir si les risques financiers des assurances sociales ne sont plus ignorés. Dans la prévoyance professionnelle, les citoyens ne sentent pas directement la pression financière. L’imposant montant des capitaux de prévoyance professionnelle (755 Mrd. CHF en 2010) donne une fausse impression de sécurité. La nécessité de prendre aujourd’hui des mesures visant à assurer la stabilité financière de demain n’est pas perçue. Par conséquent, des réformes comme la détermination juste du taux de conversion contribuent de façon importante à la transparence des coûts pour la prévoyance professionnelle. Ainsi, les citoyens peuvent mieux anticiper les implications futures des décisions prises aujourd’hui.
Pour plus d’informations à ce sujet, consultez le livre «Verjüngungskur für die Altersvorsorge», dont la traduction française sortira prochainement sous le titre «Cure de jouvence pour la prévoyance vieillesse».