41 millions de francs, voilà ce que la pandémie a coûté à la Confédération par jour pour l’ensemble des Suisses. Ce chiffre peut être calculé sur la base des dépenses de 2020 liées à la crise du Coronavirus de l’Administration fédérale des finances.

En comparaison internationale, ce montant est plutôt bas : dans les pays anglo-saxons, la facture a été beaucoup plus élevée. Le Royaume-Uni a débloqué pas moins de 8 francs par habitant, tandis que les Etats-Unis ont payé jusqu’à 15 francs.

Si l’on observe ces chiffres hors contexte, on pourrait avoir l’impression que la Suisse n’a presque rien dépensé. Cette croyance doit toutefois être relativisée, car la politique économique suisse présente des particularités : par exemple, l’économie a été largement soutenue par des instruments tels que le chômage partiel. Cette situation contraste avec celle des Etats-Unis, où l’assurance chômage, par exemple, a dû être encore étendue avant que son effet stabilisateur ne se fasse ressentir. La crise du Covid a montré que la Suisse peut compter sur de bons instruments de politique de marché du travail, ce qui rend le pays plus résilient.

La Suisse a dépensé 5 francs par habitant et par jour pour la pandémie. (Claudio Schwarz, Unsplash)

Si l’on met les dépenses en relation avec l’ampleur économique de la crise, la Suisse obtient de meilleurs résultats que la moyenne. C’est ce que démontre une comparaison des dépenses inscrites au budget. La comparaison avec l’Italie ou l’Espagne est particulièrement intéressante. Les deux pays font face à un fort recul du PIB suite à la crise, et leurs dépenses sont faibles par rapport à leur puissance économique. La marge de manœuvre de leur politique budgétaire, fortement limitée en raison des dettes élevées, explique ce phénomène. La Suisse dispose quant à elle d’un budget national sain grâce à de nombreuses années de restrictions budgétaires.

La fin imminente de la crise du Covid doit maintenant permettre de réinstaurer une politique budgétaire normale. Si une leçon doit être tirée de cette crise, c’est qu’en Suisse, le chômage partiel et les années de politique budgétaire restrictive ont fait leurs preuves. Ces clés du succès doivent être préservées afin de pouvoir réagir de manière appropriée lors de futures crises.