La prospérité de la Suisse est entre autres due aux spécialistes hautement qualifiés produits par son système de formation. Cette force est actuellement remise en question, car le système éducatif est réticent à intégrer la numérisation. Cependant, des connaissances approfondies dans le traitement de l’information sont urgemment nécessaires à une société qui se fonde sur la création de savoir. C’est précisément pour cette raison que l’informatique est considérée comme l’une des sciences de pointe du XXIe siècle. Trois réflexions sur l’éducation numérique :

L’éducation numérique doit faire partie intégrante du programme d’études, quel que soit le parcours de formation suivi. Différentes disciplines offrent des points d’entrée. Toutefois, le traitement de la numérisation dans différentes disciplines ne doit pas servir d’excuse pour exclure l’informatique en tant que science indépendante du programme d’études. Au niveau du primaire, le Lehrplan 21 a fait école dans de nombreux cantons alémaniques. Grâce au module «Médias et informatique», l’éducation numérique trouve un cadre officiel dans les salles de classe.

Mais les degrés suivants ont également inclus l’informatique dans leur programme. Au collège, l’informatique est enseignée comme une matière obligatoire. Grâce à l’orientation sur le marché du travail de la stratégie «Formation professionnelle 2030», la question de la numérisation au cours de la formation est abordée. Néanmoins, l’informatique a tendance à vivre dans l’ombre : à l’école primaire, le cours «médias et informatique» n’est pas enseigné comme une branche à part entière, mais comme un module. Au niveau du collège, l’informatique ne fait pas partie des disciplines fondamentales à l’examen de maturité.

Le changement dans l’éducation : du livre au PowerBook, du bloc-notes au ThinkPad. (Marvin Meyer, Unsplash)

L’enseignement de l’informatique doit faire l’objet de cours hebdomadaires en bonne et due forme. Une analyse de la mise en œuvre du Lehrplan 21 dans les différents cantons révèle des différences considérables dans la pondération du module. Le rapport technique sur les grilles horaires du groupe de travail de la CDIP montre que certains cantons ne proposent pas de cours hebdomadaires pour ce module, qui est traité de manière intégrée. D’autres cantons, en revanche, consacrent beaucoup plus de temps à son enseignement et commencent avec le contenu correspondant dès la troisième année.

Les enseignants doivent être formés en conséquence et de bons matériels pédagogiques doivent être utilisés. La qualité de l’enseignement dépend de la compétence du personnel enseignant. Les cantons sont confrontés au grand défi de la qualification des enseignants pour l’enseignement. L’éducation aux médias, mais aussi l’informatique doivent donc devenir obligatoires dans la formation et la formation continue des enseignants. Il est tout aussi important d’utiliser des supports pédagogiques adaptés qui distinguent l’informatique, science exacte, des médias qui relèvent des sciences sociales. Ceux-ci devraient également s’appuyer sur les nouvelles technologies. Le matériel d’enseignement numérique présente de nombreux avantages par rapport aux livres analogiques. À l’avenir, ils ne seront pas une voie à sens unique de transfert de connaissances. Ils permettront plutôt aux enseignants de tirer des enseignements de leur utilisation pour leurs élèves.

Cet article a été publié dans le hep-Magazin 10/2019.