Sur l’initiative du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), Avenir Suisse a organisé vendredi dernier à Gland sur l’Arc lémanique une rencontre exceptionnelle entre la ministre des Affaires étrangères et Présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey et les représentants de la vie politique et économique. Dans le cadre exclusif des studios Dinemec – où Phil Collins enregistre ses CD –Micheline Calmy-Rey a présenté devant plus de 60 chefs d’entreprise de la région lémanique les grandes lignes de la future politique fédérale de coopération internationale. Celles-ci ont été ensuite discutées par les participants et les hauts responsables du DFAE.

L’année prochaine, le Parlement fédéral définira la nouvelle stratégie de coopération internationale et les orientations de l’aide humanitaire, de la coopération au développement ainsi que de la coopération avec les pays dit de l’Est.

La ministre des Affaires étrangères a expliqué que pour la première fois un message unique sera présenté aux Chambres fédérales. Auparavant les quatre messages relatifs à la coopération internationale et l’aide humanitaire étaient présentés indépendamment. Pour la période 2013-2016, un crédit-cadre de CHF 12 milliards sera proposé.

D’après Calmy-Rey, face à un environnement économique et politique trouble, la Suisse doit se poser la question des domaines, des secteurs économiques et des régions sur lesquels la coopération internationale doit désormais se concentrer. Le cadre général est défini par la déclaration du Millenium: L’ONU y a introduit le concept de développement durable et de responsabilité sociétale comme base de la coopération internationale. De plus l’approche thématique est désormais favorisée par rapport à l’approche territoriale.
Ainsi le DFAE a défini 5 thèmes prioritaires: climat, eau, alimentation, migration et santé.

La ministre des Affaires étrangères a ensuite souligné que l’engagement des entreprises privées dans la coopération internationale n’apporterait pas seulement des avantages stratégiques et sociétaux, mais également économiques – et ceci pour tous les partenaires impliqués. À titre d’exemple, elle a évoqué la coopération de la Direction pour le développement et la coopération (DDC) avec Nestlé au Pakistan visant à améliorer la productivité et la qualité du lait.

Mais quelles attentes l’industrie privée a-t-elle envers le DFAE et la DDC?

Pendant la discussion avec les participants, il a été plusieurs fois mis en avant que la crise économique mondiale et la montée en puissance des pays dits en transition ont complètement changé la donne.

L’aide au développement et l’effort humanitaire devraient dès lors cibler encore plus précisément les régions et les secteurs économiques à favoriser.

Ainsi la principale demande des chefs d’entreprises de l’Arc lémanique allait vers une définition plus restreinte du nombre de priorités: 28 accents, c’est trop! D’autre part, le cadre de la collaboration entre le privé et le public reste largement à être précisé. Enfin, une aide en adéquation avec la responsabilité individuelle est souhaitable. Il s’agit de favoriser la responsabilisation, le libre marché, l’esprit d’entreprise et la prise de risque, ainsi que les conditions-cadres des pays aidés, notamment du point de vue de leurs institutions, de la corruption et de la sécurité.