Les auteurs le professeur Silvio Borner et Frank Bodmer du WWZ de l’université de Bâle montrent comment l’absence de croissance économique sape le bien-être du pays et le mènera vers une situation de crise, si les blocages politiques ne cessent pas. Au début des années 90, avec la parution de leur livre «Schweiz AG : Sonderfall zum Sanierungsfall ?» Borner et ses co-auteurs avaient provoqué du scepticisme. Aujourd’hui, avec cette nouvelle publication «le bien-être sans croissance – une illusion suisse», on ne peut que confirmer les pronostics défavorables de l’époque.
Les auteurs utilisent les résultats quantitatifs d’analyses de croissance statistiques, comparent ceux-ci à d’autres pays de l’OCDE et en tirent des indications surprenantes sur les faiblesses de l’économie nationale suisse. Les auteurs indiquent les raisons qui ont détourné le pays du chemin du succès et qui agissent contre la dynamique économique. À côté des dépenses publiques non maîtrisées et l’ouverture économique manquante ils voient aussi des déficits clairs «dans le patronat».
Cependant, les institutions fédérales pourraient représenter le plus grand obstacle. En effet, les auteurs écrivent : «beaucoup de raisons de la faiblesse de la croissance suisse s’enracinent profondément dans les fondations du système politique suisse : la démocratie directe et la concordance».
C’est précisément par là que commencent leurs propositions réformatrices qui visent à préparer la fin du manque de «responsabilité politique». Une proposition va jusqu’à, «faire élire les Conseillers fédéraux par le peuple». De par des raisons institutionnelles, et non économiques ni idéalistes, une adhésion à l’UE est ainsi même prônée par les auteurs bâlois.