La crise du coronavirus a eu des effets différenciés sur les assurances sociales : les indemnités pour réduction de l’horaire de travail et les indemnités de chômage sont soumises aux cotisations obligatoires de l’assurance-vieillesse et invalidité (AVS/AI), de l’allocation pour perte de gain (APG) et, dans une certaine mesure, de la prévoyance professionnelle (PP). Ainsi, environ 60 à 75% de la diminution des recettes de ces assurances sociales sont assurées. En contrepartie, les dépenses liées à l’assurance-chômage et la dette associée à cette dernière explosent.

Malgré cela, l’AVS et la prévoyance professionnelle continueront à rencontrer des difficultés. En effet, la légère réduction de leurs dépenses due à la surmortalité durant la pandémie ne compense pas la baisse des recettes. C’est pourquoi les réformes des premier et deuxième piliers ne devraient pas prévoir d’augmentation des rentes ni de compensations trop généreuses pour les générations de transition.

La situation de l’assurance-maladie obligatoire semble moins dramatique : les coûts supplémentaires causés par la pandémie seront probablement compensés par les économies réalisées en raison de l’abandon des interventions électives. Comme les primes seront fixées en 2021 sur la base des dépenses estimées, les coûts des traitements liés au coronavirus auront peu d’impact.

Une fois que l’économie aura rouvert, le politique devra progressivement lever les mesures spéciales introduites en faveur de l’assurance-chômage et des allocations pour perte de gain pendant la crise à la suite des fermetures imposées par la Confédération.