Democratia : valoriser l’engagement citoyen des jeunes

Le temps d’une matinée, 21 jeunes Yverdonnois.es ont pris les rênes virtuelles du pays. Le principe ? Sur une île qui présente des similitudes étonnantes avec la Suisse, cinq clans veillent ensemble à la prospérité du pays. Chaque joueur.se se retrouve à la tête d’un clan et doit récolter un maximum de ressources pour gagner. Tout au long de la partie, des événements inattendus surviennent et ne sont pas sans conséquence pour les habitants de l’île. Les clans décident lors de votations populaires comment le pays doit se développer.

Après quelques ajustements techniques d’usage, la première partie est lancée. Les élèves sont confrontés à des décisions importantes. Faut-il construire un mur pour protéger l’île de la vague migratoire qui s’annonce ? Faut-il adhérer à l’Union Insulaire ? Faut-il interdire la consommation de viande ? Très vite, les élèves comprennent la logique du jeu et parviennent à se mettre dans la peau d’un chef de clan : «plus que de voter selon ses propres préférences, il faut voter selon les intérêts de nos personnages» explique Mahé, 17 ans.

Les jeunes Yverdonnois en train de jouer à Democratia. (JuW)

Si les liens entre les situations dans le jeu et la «vraie démocratie» ne sont pas toujours évidents, les élèves reconnaissent certains mécanismes. Pour éviter qu’un clan ne perde toutes ses ressources et ne mène le pays à sa perte en cas de résultat de vote trop défavorable, les stratégies politiques rythment aussi les décisions. En prenant en compte non seulement les principes défendus par leur équipe, mais aussi ceux de leurs adversaires, les joueurs ont pu être plus efficaces.

Vient finalement le temps de la réflexion. Qu’en ont pensé les premiers concernés ? Même si Cassidy (17) n’est pas une «grande fan des jeux en général», elle a apprécié le principe qui vise à «transformer quelque chose de politique pas forcément intéressant pour les élèves en un jeu plus sympa à faire avec ses amis».

Les élèves ne sont pas les seuls à y avoir trouvé leur compte. Si Madame Lehmann, enseignante d’histoire au gymnase, aurait volontiers eu plus de temps à disposition pour s’approprier le jeu avec ses élèves, le bilan de l’atelier est positif : «valoriser l’engagement des jeunes par le jeu est une bonne idée. Il offre une porte d’entrée pour s’initier à la politique, parfois difficile d’accès». Au-delà des votations populaires, la nécessité de coopérer et de comprendre les intérêts des autres tribus est mise en avant avec ce jeu. Il n’est jamais trop tôt pour s’intéresser à la démocratie suisse.

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