A l’occasion de la Semaine de la démocratie à Genève, pas moins de 80 élèves se sont prêtés au jeu de la démocratie à l’école de culture-générale de Jean Piaget et au collège Calvin. Le principe ? Sur une île qui présente des similitudes étonnantes avec la Suisse, cinq clans veillent ensemble à la prospérité du pays. Par équipes de deux, les élèves se retrouvent à la tête d’un clan et doivent récolter un maximum de ressources pour gagner. Les clans décident lors de votations populaires comment le pays doit se développer. Tout au long de la partie, des événements inattendus viennent perturber la quiétude de l’île avec des conséquences pour les habitants.

Après quelques ajustements techniques d’usage, la première partie est lancée. Faut-il donner des droits humains aux animaux ? Octroyer un revenu de base inconditionnel à tous les habitants de l’île ? Ou encore construire un mur pour protéger l’île de la vague migratoire qui s’annonce ? Très vite, les élèves comprennent la logique du jeu et parviennent à se mettre dans la peau d’un clan. Ce qui importe en effet, c’est de voter selon l’intérêt de celui-ci, et non selon ses propres préférences.

Quelques parties s’interrompent soudainement. « Un problème technique madame ? » Non, une équipe a perdu toutes ses ressources ! Le but est certes de gagner, mais tout en évitant qu’un clan se retrouve démuni. Sinon, le pays tout entier périt ! Morale de l’histoire : il faut non seulement veiller à ses propres intérêts, mais aussi garder un œil sur la santé des autres clans.

Les discussions fusent autour des tables (Genève, Semaine de la démocratie 2023).

Après la pause, c’est l’occasion de relancer une partie. « Cool, une revanche ! » entend-on. Les élèves parviendront-ils à adapter leur stratégie afin de prendre en compte les intérêts des autres équipes ? Les règles du jeu désormais intériorisées, on surprend les élèves à discuter entre eux pour communiquer leurs stratégies, mais aussi à négocier avec les autres équipes pendant les votations.

Puis, il est temps de tirer bilan. Si les liens entre les situations dans le jeu et la « vraie démocratie » ne sont pas toujours évidents, les élèves reconnaissent certains mécanismes. « C’est comme en Suisse, on vote souvent et on doit se mettre d’accord avec les autres partis » constate Marine*, 16 ans. Son voisin de table, Arthur*, 17 ans, relève que les réponses ne sont pas toujours simples, et qu’il faut parfois procéder à une pesée d’intérêts: imposer le véganisme pour tous peut être une contrainte pour le commerce, mais également une opportunité pour développer de nouveaux produits.

Hasard (ou pas ?) du calendrier, un des enseignants avait agendé un examen sur la démocratie et le système politique suisse pour la semaine suivante. L’atelier a ainsi permis aux élèves de réviser les concepts d’initiatives populaires, de référendums et de partis politiques de manière ludique. Au-delà de ces éléments, le jeu – primé à de nombreuses reprises – vise à mettre en avant la nécessité de coopérer et de comprendre les intérêts des autres clans. Il n’est jamais trop tôt pour s’intéresser à la démocratie suisse.

*Prénom d’emprunt

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Democratia – The Isle of Five

Avenir Suisse propose des ateliers interactifs dans les classes du secondaire II autour du jeu Democratia – The Isle of Five. Le jeu a remporté le prix des Swiss Games Award dans la catégorie de «Serious Game» en 2021. Il notamment été remarqué par RTS e-sport et nominé pour le prix allemand de la meilleure application pour enfants.

Organisation

  • Animation : deux représentants d’Avenir Suisse présents
  • Lieu : dans une salle de classe pendant un cours
  • Durée : deux périodes (ou plus)
  • Public cible : jeunes de 15 à 18 ans
  • Matériel : dix tablettes mises à disposition par Avenir Suisse

A lire également : l’article de la Tribune de Genève qui nous avait accompagnés en 2022.