L’AI se trouve dans une situation financière catastrophique, et le nombre des bénéficiaires de rentes AI a triplé depuis 1975. Le livre met en lumière les causes qui ont été à l’œuvre dans cette dégradation et qui le sont encore aujourd’hui.

L’AI se trouve dans une situation financière catastrophique. Le déficit annuel s’est élevé, en 2006, à 1,6 milliards de francs, pour des rentrées s’élevant à 9,9 milliards de francs. Le total de la dette de l’ai s’élève à 9,3 milliards de francs ce qui correspond en gros aux rentrées annuelles. Le nombre des bénéficiaires de rentes AI qui était d’environ 165.000 en 1990 a augmenté jusqu’à atteindre 300.000 personnes en 2006. Cela est d’autant plus étonnant que dans les dernières décennies, les deux facteurs principaux d’invalidité, la santé de la population et son niveau de formation, se sont améliorés. Quant au vieillissement, il ne compte que pour un quart de l’augmentation des rentiers AI. Ce n’est que dans la période précédant la cinquième révision de l’ai qu’une diminution des nouveaux rentiers a pu être constatée. Le livre qui a pour titre : «L’AI – un dossier malade», cherche à repérer les causes profondes de cette situation. En corrélation avec l’évolution de cette institution sociale, autrefois d’avant-garde, il met systématiquement en lumière les causes qui ont été à l’œuvre dans cette dégradation et qui le sont encore aujourd’hui. Après avoir approfondi les faits et les fondements de l’AI, ce livre examine aussi le comportement des acteurs individuels et des institutions impliqués dans ce système d’assurance : médecins, employeurs, prestataires de moyens auxiliaires, directeurs de foyers et d’ateliers, organes d’exécution de l’AI, la justice, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) en tant qu’autorité de surveillance et le législateur ainsi que les décideurs politiques. Le comportement de tous ces acteurs dans le contexte législatif, économique et personnel est essentiellement influencé par leurs incitations et informations. L’histoire de l’AI met en évidence le fait que l’actuelle montagne de dettes accumulées par cette institution est le résultat d’une imbrication d’incitations négatives et de déficiences institutionnelles. En outre, il y a aujourd’hui des développements qui sont contreproductifs en regard du fonctionnement correct de l’AI : la mondialisation avec ses effets sur le marché du travail – l’importance croissante de la santé – la médicalisation croissante de problèmes qui ne relèvent pas toujours de la santé – un individualisme galopant qui font de l’Etat un prestataire de services et une institution devant rendre des comptes à des clients. Tout cela suggère des réformes qui touchent non seulement l’AI, mais incitent aussi à une meilleure coordination avec l’assurance-chômage et l’aide sociale.