Lors du Think-Tank-Summit 2021, Dominik Hangartner, codirecteur de l’IPL à Zurich, a montré comment la science peut apporter un soutien aux autorités pour favoriser l’insertion des réfugiés.

Les scientifiques ont développé un outil destiné à faciliter l’intégration sociale et économique des réfugiés. L’accent est mis sur le profil des nouveaux arrivants, prenant en compte leur formation et leur expérience professionnelle. En outre, l’emplacement géographique de leur éventuel futur logement est analysé. Selon Dominik Hangartner, pour que les migrants soient pleinement intégrés, une meilleure prise en compte de ces facteurs est essentielle.

La réussite de l’insertion professionnelle diffère fortement selon les cantons. Alors qu’en Valais, environ 15 % des réfugiés occupent un emploi, dans les Grisons, ce taux atteint près de 50 %. Et ce bien que l’insertion des réfugiés ne change pas vraiment d’un canton à l’autre, car jusqu’à présent, ceux-ci étaient répartis aléatoirement.

Le facteur de l’âge est très important chez les réfugiés : les jeunes migrants ont incontestablement plus de chances de trouver un emploi que leurs aînés. Mais un facteur encore plus important pour une intégration réussie est de posséder de bonnes compétences linguistiques. Par exemple, il a été démontré que les réfugiés du Sri Lanka ont une probabilité d’insertion professionnelle nettement plus élevée que ceux provenant de la Somalie. Toutefois, ces facteurs ont des effets différents selon les cantons d’accueil.

Il est possible de favoriser l’intégration des réfugiés en mettant en œuvre différents moyens. Un algorithme développé par l’IPL calcule quels réfugiés ont les meilleures chances de réussir leur intégration et dans quels cantons. Cette solution permet d’augmenter de 40 à 50 % le taux d’insertion des réfugiés dans la vie professionnelle.

Les premières expériences avec cet algorithme ont montré que l’amélioration concerne également tous les sous-groupes, c’est-à-dire toutes les tranches d’âge, tous les genres, indépendamment des compétences linguistiques et des pays d’origine.

L’utilisation des données pour favoriser l’intégration des réfugiés fait en ce moment l’objet d’évaluations en coopération avec le SEM et est adaptée en continu aux dernières découvertes.