Selon Cornelia Lüthy, vice-directrice du SEM, s’engager pour l’intégration durable des réfugiés représente un défi. Et la pandémie de Covid-19 n’a pas facilité cette mission. La participation des réfugiés et des étrangers admis provisoirement en Suisse au marché du travail est bonne et en constante augmentation. Quatre ou cinq ans après leur arrivée, 20 à 30 % d’entre eux sont en emploi, et cette proportion atteint les 50 % environ après sept ans. Notre marché du travail est exigeant et très compétitif, c’est pourquoi l’éducation et la formation sont extrêmement importantes.

Les réfugiés en Suisse sont très jeunes, la moitié d’entre eux a en effet moins de 25 ans. Il s’agit à la fois d’un défi mais aussi d’une opportunité. Des recherches ont montré que, lorsque les réfugiés possèdent de bonnes compétences linguistiques, ils doublent leurs chances de trouver un emploi sur le marché du travail local. Investir dans la formation linguistique est donc rentable pour le gouvernement.

Il est trop tôt pour se prononcer sur l’impact qu’aura la pandémie sur la migration à long terme. A court terme toutefois, les mesures de lutte contre le Coronavirus auraient fait chuter les chiffres de l’immigration, ce qui montre l’étendue des failles de notre système de recrutement international. Dans sa présentation, Cornelia Lüthy a montré des exemples d’intégrations réussies dans les secteurs des TIC et de la santé.

En conclusion, elle a déclaré que la politique de migration doit, dans la mesure du possible, exploiter tout le potentiel de la main-d’œuvre, et les réfugiés font partie intégrante de ce potentiel. En outre, une politique d’intégration efficace doit tenir compte des réalités du marché du travail local. Dans un environnement concurrentiel, l’éducation et la formation des migrants sont importantes. En effet, ces deux aspects leur donnent des perspectives d’emploi à long terme et répondent aux besoins du marché du travail en main-d’œuvre qualifiée. L’intégration des réfugiés peu ou pas qualifiés, en revanche, constitue un défi majeur. Pour eux, il est important de créer des opportunités dans des secteurs en croissance. Ce développement doit se faire en collaboration avec des entreprises privées et des institutions.