Que l’on parle d’un réfugié, d’un demandeur d’asile ou d’un migrant ne change pas grand-chose. Ce qui compte vraiment, c’est que les besoins et la protection de ces personnes restent au cœur des décisions politiques. Voilà le message principal porté par Peter Maurer, Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), lors de notre Think-Tank-Summit 2021.

Alors que les Etats et les pays s’emploient à distinguer les raisons des différentes migrations, les organisations humanitaires, elles, se concentrent sur la vulnérabilité de ces personnes. Aucun être humain ne doit être laissé seul et sans protection lorsqu’il a besoin d’aide. L’humanité et la dignité doivent être le moteur de la politique migratoire. On oublie souvent que les flux migratoires actuels ont des raisons similaires à celles des vagues d’émigration de l’Europe survenues à la fin du XIXe siècle.

Les fermetures des frontières qui résultent de la crise du Covid-19 ont particulièrement touché les migrants : certains se sont retrouvés bloqués aux frontières ou dans des zones de transit – sans accès aux produits de première nécessité, pourtant indispensables pour garantir leur dignité. Le CICR reconnaît que les Etats sont confrontés aux dimensions politiques, sociales et économiques de la crise migratoire, tout comme il leur reconnaît le droit légitime de réglementer les migrations. Toutefois, ce droit n’est pas absolu. Il faut se demander comment protéger les personnes vulnérables lorsque les raisons de leur migration n’entrent pas dans les catégories juridiques prévues, mais aussi de quelle manière nous pouvons garantir que le retour des migrants n’entraîne pas de nouvelles souffrances et, par conséquent, d’autres flux de migration.

Peter Maurer exhorte alors à porter une plus grande attention aux raisons de la migration. Les Etats sont tenus de respecter les droits des réfugiés une fois que ceux-ci arrivent à la frontière. Ce respect, soit dit en passant, permettra à toutes les parties concernées de se sentir plus en sécurité. Il serait également contre-productif d’incarcérer les réfugiés, car agir ainsi porterait atteinte à leur santé psychologique, et aurait également des conséquences d’ordre économique. Enfin, les demandeurs d’asile doivent être intégrés, tant dans la vie économique que sociale. Par ailleurs, la crise sanitaire que nous traversons en ce moment est la preuve qu’il est surtout primordial de les intégrer dans le système de santé.