En Suisse, neuf personnes sur dix touchées par la pauvreté n’ont pas d’emploi ou travaillent seulement à temps partiel. La pauvreté est donc le plus souvent causée par le non-emploi. Pour ces personnes sans travail, le salaire minimum n’est pas déterminant. Au contraire, il pourrait freiner l’embauche. Par ailleurs, certaines personnes travaillant à plein temps vivent dans la pauvreté : on parle de working poor. En Suisse, cela représente 3 % des travailleurs.

Or travailler avec un bas salaire ne signifie pas pauvreté pour autant, comme le montrent les statistiques. Paradoxalement, une personne avec bas salaire a la même probabilité de vivre dans un ménage aux revenus élevés que dans un ménage à bas revenu. Introduire des salaires minimums cantonaux est une fausse bonne idée de protection sociale. Non seulement, ce n’est pas efficace, mais ces mesures peu ciblées minent le partenariat social qui caractérise notre pays.

Pour en savoir plus, consultez notre étude Qui bénéficie de la protection des salaires ? Pourquoi l’Etat peut et devrait renoncer à une politique salariale.