Le fait que le Conseil fédéral ait ordonné un deuxième confinement pour freiner l’évolution du Coronavirus met une fois de plus en évidence les conséquences négatives de l’intervention de l’Etat dans l’activité économique.
Certes, la «Berne fédérale» a reconnu que les magasins et les restaurants fermés de force – notamment en raison de moyens de protection trop coûteux – ne font pas partie des lieux où l’on se contamine le plus. Néanmoins, depuis lundi, le gouvernement a une nouvelle fois pris des mesures de restrictions pour tous les magasins ne vendant pas de produits essentiels.
En Suisse, Etat libéral, les autorités décident désormais même quels produits sont essentiels et lesquels ne le sont pas. Par exemple, la vente de fleurs et de sous-vêtements est autorisée, mais pas celle des chaussures ou autres articles de sport. Ceux qui ont pu acheter à temps une veste d’hiver pour les activités en plein air, en ces jours de grand froid, sont chanceux. Les commerçants veillent scrupuleusement à ne vendre que des marchandises autorisées et à respecter à la lettre les horaires d’ouverture. Faute de quoi, ils s’exposent à des amendes salées de la part des nouvelles autorités de l’Etat omnipotentes.
En parallèle, les obligations de mise en quarantaine ont été renforcées à la manière d’un effet boule de neige. A cause du traçage des contacts insuffisant et de l’application SwissCovid qui n’a pas fait ses preuves, on n‘a qu’une idée approximative des lieux à haut risque de contamination. Désormais, en raison des nouveaux variants du virus, il faudrait donc mettre en quarantaine non seulement les personnes qui ont été en contact direct avec une personne testée positive, mais aussi celles avec qui ces dernières ont été en contact rapproché.
Dès l’été 2020 déjà, des centaines de milliers de personnes ont passé une dizaine de jours enfermées chez elles, même si elles n’étaient finalement pas positives au Coronavirus. La maire de Zurich pense déjà refermer les installations au bord du lac pour restreindre davantage la liberté de mouvement individuel. Les discours philosophiques d’Emmanuel Kant sur la «liberté» font soudainement sens, car ils sont devenus notre réalité. Les conséquences financières de l’intervention de l’Etat sont, elles aussi, réelles. A elle seule, la nouvelle fermeture des magasins qui ne vendent pas de produits de consommation courante entraînera une perte mensuelle de chiffre d’affaires d’environ 3200 millions de francs.
Afin d’absorber les pertes économiques, la Confédération renouvelle ses aides de plusieurs milliards de francs. La réduction de la dette enregistrée au cours des 17 dernières années sera gâchée en moins de douze mois. Des déficits records de près de 30 milliards de francs sont à prévoir. Notons tout de même que les charges fiscales sont réduites. «Peu importe», selon la gauche et les économistes de l’Etat. La Suisse est riche et peut se le permettre, car la pandémie est la crise du siècle. Mais rappelons-nous que la crise financière, soit la dernière «crise du siècle» en date, ne s’est produite il n’y a qu’une dizaine d’années seulement.
Les contradictions émanant de la crise sanitaire sont particulièrement fortes chez les socialistes et les verts en Suisse. Ainsi, la santé prévalant sur l’économie, il convient de ralentir cette dernière. Et en attendant, les entreprises doivent être entièrement dédommagées, et avec l’argent des contribuables, bien sûr. Mais ce «gel» de l’économie ne fonctionne pas : face aux crises, la marge de manœuvre des entreprises est affaiblie.
En outre, les habitudes de consommation, d’achat et de vente changent, même en temps normal. Les créations d’entreprises et les faillites font parties de la vie de tous les jours, mais la politique en temps de pandémie n’autorise plus ces dernières. Et surtout : les serveuses et les vendeurs dans les magasins de vêtements veulent pouvoir travailler, non pas recevoir des indemnités de chômage partiel ou lutter contre l’ennui en regardant Netflix.
Certains membres de la classe politique font actuellement appel à l’Etat-nounou. Or, nous constatons actuellement toute la valeur d’un système économique libéral, qui permet l’innovation et l’adaptabilité. Car c’est ce système qui a permis le développement rapide de vaccins par des entreprises privées. Et à ce jour, il s’agit de la contribution la plus efficace dans la lutte contre la pandémie que l’on ait connue.
Ce texte a été publié le 19 janvier 2021 dans différents médias suisses.