Aujourd’hui comme hier, les fournisseurs d’énergie communaux et cantonaux, qui sont aussi les plus importants propriétaires des entreprises interconnectées, sont en règle générale calqués sur un modèle coopératif. Ceux-ci disposent pour leur part d’une grande partie du parc de centrales électriques en Suisse. Sur la base de cette structure ce sont avant tout les cantons qui sont directement ou indirectement les plus grands propriétaires des entreprises interconnectées et donc de la production d’énergie suisse. Cependant, depuis la publication d’Avenir Suisse en 2007 (seulement en allemand), il y eu des transformations significatives. Les transactions et ajustements structurels suivants en font partie :

2007 : la holding Atel naît du regroupement entre Motor-Colombus et Atel. Puis naît en 2009 Alpiq suite au regroupement entre la holding Atel et EOS SA.

2010 : le grand groupe d’énergie allemand E.ON vend une partie de ses parts BKW Energie au Groupe-E ainsi qu’à la BKW elle-même.

2014: E.ON émet une obligation convertible pour vendre ses parts restantes de près de 7% dans BKW. Parallèlement, BKW lance une obligation convertible, avec laquelle les actions rachetées en 2010 sont à nouveau cédées.

2010 : la compagnie italienne A2A (née en 2008 à partir des services techniques de Milan et Brescia) cède sa participation de 5% dans Alpiq à des investisseurs privés.

2013 : la compagnie allemande EnBW vend ses parts de 2,3% dans Alpiq.

2013 : Alpiq vend ses parts dans Renpower aux deux autres actionnaires principaux, le canton des Grisons et Axpo.

 

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Malgré leur importance, ces transactions n’ont en aucun cas bouleversé la structure du marché de l’énergie suisse depuis 2007. Les structures des propriétaires sont relativement solides malgré l’ouverture du marché et l’engagement d’investisseurs étrangers se limite au capital propre. Avec le retrait de E.ON et EnBW, un mouvement inverse semble même se dessiner. L’engagement d’EDF auprès d’Alpiq est également de plus en plus remis en question. Les changements qui se profilent en ce moment dans l’actionnariat de Swissgrid ne devraient que peu modifier les principales structures de propriété du marché de l’énergie suisse.

Les rapports de propriété représentés dans le graphique montrent cependant une exception momentanée incomplète :

Premièrement, les rapports entre les différentes participations sont encore plus entrelacés que ce que l’on pourrait croire à première vue. Il y a donc de nombreuses connexions supplémentaires sur une propriété commune aux exploitants de réseau Swissgrid ainsi qu’aux sociétés partenaires – à savoir les centrales électriques auxquelles différents acteurs participent.

Deuxièmement, la faible dynamique des rapports entre propriétaires ne permet pas de faire de déductions sur les développements futurs. Si la situation tendue du marché de l’énergie devait persister à long terme, des levées de fonds ou des cessions pourraient être nécessaire dans certaines entreprises, afin de stabiliser le bilan. D’autres changements encore plus ciblés dans les structures de propriété pourraient également avoir lieu. (Meister/Scherrer 2012)