Rauchende Schornsteine

L’industrie de l’information, de la communication et des télécommunications (ICT) joue dans nos sociétés un rôle particulier. Non seulement c’est un secteur à part entière (Logitech, etc.), mais c’est également une industrie qui influence la productivité de toutes les autres (SAP, Microsoft, etc.). C’est ce que pense tout le monde. En fait, cette industrie a un troisième pouvoir, celui de transformer les autres secteurs économiques.

Songeons ici à l’industrie de la musique qui, avec l’introduction du MP3, a vu non seulement son business model changer de tout au tout, mais encore l’arrivée de nouveaux acteurs dominants, comme Apple. L’industrie des médias est un autre exemple de cette transformation. Dès lors, le caractère «transformationnel» des ICT doit être sérieusement pris en compte. Ainsi, si l’on songe à l’économie suisse, on voit bien que la bio-informatique va transformer l’industrie pharma, que le e-banking (par ex.: swissquote) va bouleverser la finance, que ricardo.ch et LeShop.ch vont changer le commerce, etc.

Pour créer une véritable e-economy, les conditions cadres traditionnels ne suffisent plus. Il est nécessaire d’imaginer des conditions cadres atypiques. Par exemple, dans un environnement «transformationnel», il ne s’agit pas seulement de compétences, mais d’attitude; pas seulement d’infrastructure, mais d’écosystème; pas seulement de R&D mais de crowdsourcing; pas seulement de consommateur, mais de consom’acteur; pas seulement de startup, mais de net-up; pas seulement de social framework, mais de social network, etc. Bien que ces transformations auront d’abord lieu dans les entreprises, il est évident que la société dans son ensemble, et donc les institutions politiques, devront changer avec.

Tous ces changements nécessitent une adaptation forte de nos structures, de nos institutions d’enseignement, etc. Et finalement des conditions cadres. C’est à ce prix que la place économique suisse pourra évoluer.