«Le fédéralisme est l’enjeu clé dans la discussion politique de la réforme de l’OCDE»
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Entretien avec Philippe Miauton, Directeur de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, et Fabian Baumer, Vice-directeur de l’Administration fédérale des contributions.
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Jérôme Cosandey
«Le fédéralisme est l’enjeu clé dans la discussion politique de la réforme de l’OCDE»
PodcastsEntretien avec Philippe Miauton, Directeur de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, et Fabian Baumer, Vice-directeur de l’Administration fédérale des contributions.
La réforme fiscale de l’OCDE, soutenue par environ 140 pays, est en train de transformer radicalement l’imposition des entreprises. Dès 2024, les entreprises générant un chiffre d’affaires annuel de 750 millions d’euros ou plus devront être taxées au minimum à 15 % dans tous les pays où elles sont actives. C’est un taux plus élevé que celui appliqué dans de nombreux cantons suisses, ce qui nous exhorte à nous poser les questions suivantes :
Quelle est la marge de manœuvre de la Suisse pour appliquer cette réforme internationale ?
Quelles sont les conséquences dans la pratique pour les entreprises concernées ?
Si la concurrence fiscale est ainsi réduite, comment garantir l’attractivité de la Suisse ou d’un canton ?
Dans ce podcast, nous accueillons Fabian Baumer, Vice-directeur de l’Administration fédérale des contributions (AFC) depuis 2008, qui dirige la Division principale «Politique fiscale» et est également membre de la direction responsable pour la mise en œuvre de la réforme sur un plan national, et Philippe Miauton, Directeur de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), ce qui lui permet de prendre régulièrement le pouls des entreprises multinationales concernées par la réforme dans le canton.
Au cours de la discussion, Fabian Baumer indique que si la Suisse ne mettait pas en œuvre cette réforme, d’autres pays l’ayant instaurée pourraient alors taxer nos multinationales à notre place. Il relève ainsi l’importance du calendrier pour que la Suisse soit prête à mettre en œuvre la réforme en même temps que les autres pays. Mais au-delà de la dimension internationale, la redistribution au sein de la Suisse représente un enjeu clé pour le fédéralisme. Philippe Miauton exprime sa crainte que la manne financière offerte par la réforme revienne à la Confédération et non aux cantons. Ces derniers ont besoin de ces moyens financiers pour compenser de façon ciblée la perte d’attractivité fiscale propre au tissu économique local.
Pour en savoir plus sur les enjeux de cette réforme et mieux comprendre ce que devrait être la réponse de la Confédération et des cantons dans sa mise en œuvre, consultez notre étude «Le meilleur des mondes fiscaux», parue en août 2022.
«On n’assure pas la stabilité des prix sans indépendance»
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Entretien avec Andréa M. Maechler, membre de la Direction générale de la BNS, et Juan Flores, Professeur d'histoire économique
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Jérôme Cosandey
«On n’assure pas la stabilité des prix sans indépendance»
PodcastsEntretien avec Andréa M. Maechler, membre de la Direction générale de la BNS, et Juan Flores, Professeur d'histoire économique
Alors qu’on n’en parlait plus depuis des années, l’inflation fait sa réapparition sur les marchés et amène son lot d’incertitudes. Dans notre société, individus et entreprises ont besoin de confiance dans la stabilité de la monnaie. D’un côté, les consommateurs veulent être sûrs de la stabilité des prix, et de l’autre, les entreprises ont besoin de la stabilité des taux de change, notamment pour les ventes et achats à l’étranger. La BNS (Banque nationale suisse) joue un rôle crucial pour établir une relation de confiance, mais elle a également besoin de celle de la société, de l’économie et de la sphère politique pour garantir son indépendance.
Quelles sont les conditions nécessaires pour que cette relation de confiance perdure ? L’autonomie dont jouit la BNS pour remplir son mandat est-elle menacée ? Que nous enseigne l’histoire des banques centrales, en Suisse et dans le reste du monde ?
Nous avons convié pour ce podcast deux invités, Andréa M. Maechler, membre de la Direction générale de la BNS. Depuis 2015, elle est responsable du 3e département de cette dernière (marchés financiers, gestion des réserves, opérations bancaires et informatique), et Juan Flores, Professeur à l’UNIGE au département d’histoire, économie et société. Il est notamment l’auteur de nombreux ouvrages au sujet de la dette souveraine et du rôle des intermédiaires financiers dans les crises bancaires et monétaires.
Andréa M. Maechler insiste notamment sur le fait que la stabilité des prix est un bien public essentiel. Celle-ci permet la création d’un contexte de prévisibilité, de stabilité, et donc de confiance. Elle explique également pourquoi l’indépendance est une prérogative essentielle pour que la BNS puisse remplir son mandat. Pour Juan Flores, la confiance dans les banques centrales est une valeur qui se construit sur le long terme. Le rôle de ces institutions a évolué au cours du siècle dernier. La stabilité actuelle en Suisse n’est ni le fruit du hasard, ni un acquis.