L’augmentation du personnel au sein de la Confédération et dans l’administration en général est sans cesse sous le feu de la critique, surtout lors de l’annonce d’éventuels programmes d’économies. Selon un sondage d’Avenir Suisse réalisé en collaboration avec l’institut de recherche Sotomo (voir graphique), la majorité de la population estime que les dépenses doivent être réduites en particulier dans l’administration.

Ce réflexe se comprend aisément car, à première vue, des économies sur les coûts de personnel n’ont pas de répercussions négatives sur les autres prestations de l’Etat. Il va de soi que ce point de vue est un peu réducteur car les effectifs ne peuvent être réduits indéfiniment sans que cela ait des effets sur l’accomplissement correct des tâches assignées à l’Etat. Les représentants de l’administration le répètent sans cesse, à raison. Par ailleurs, les processus d’ajustement dans le secteur public sont souvent chronophages. Cela s’explique avant tout par les processus de décision politique qui ont tendance à atténuer la pression venue de l’extérieur. Mais aussi parce que l’action de l’Etat doit par principe se fonder sur la législation (pensons aux diverses ordonnances sur le personnel fédéral), ce qui rend les ajustements compliqués et attaquables en justice.

Cette inertie a pour conséquence que beaucoup de tâches et prestations génériques de l’administration sont trop peu remises en question ; elles passent «sous le radar». La théorie économique a repéré le problème depuis longtemps. Néanmoins, le débat est de plus en plus marqué par des approches prônant une gestion administrative nouvelle et adaptée à l’époque, qui sont fondées sur des critères d’impact et d’efficience. Certaines réformes de mise en œuvre sont réussies au niveau de la Confédération : mentionnons par exemple les efforts de la régie fédérale des alcools pour s’intégrer dans l’Administration fédérale des douanes. Bien que cette nécessité soit admise au niveau politique, sa concrétisation est retardée en raison de l’échec de la révision de la loi sur l’alcool. Cet exemple montre qu’il faut parfois une impulsion pour rompre avec les structures historiques et réduire le volume des activités obsolètes de l’Etat. Rien qu’avec les propositions suivantes, tirées de notre étude «Un contre-budget libéral» (à partir de la p.63), nous montrons comment près de 280 millions de francs par an pourraient être économisés à court terme :

  • Gestion informatique centralisée : 120 millions de francs
  • Réorientation de la gestion immobilière : 80 millions de francs
  • Simplification des classes de salaire : 25 millions de francs
  • Abandon du programme «SuisseEnergie» : 51,5 millions de francs
  • Intégration de l’Office fédéral du logement au SECO : 5 millions de francs
Vous trouverez des informations complémentaires dans la publication «Un contre-budget libéral».